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“Qui est le chef du village?”. Cette question m’est posée de temps à autre par un ami du Burkina Faso, pays d’Afrique de l’ouest rendu célèbre par son premier président, Thomas Sankara, authentique révolutionnaire. Une taquinerie. Depuis le temps qu’il vit ici, c’est sa manière d’exprimer qu’il éprouve parfois des difficultés à comprendre les motivations de certains de nos dirigeants.

Pas question de faire l’éloge du pouvoir personnel. Notre modernité passe aussi par la manière de choisir nos gouvernants, entre plusieurs postulants ayant des visions du monde différentes. Faute de quoi, nous en sommes réduits à assister à d’interminables querelles de personnes alimentées par d’incompréhensibles inimitiés et d’insondables malentendus.

La crise au sein de la majorité de la CTM en est un triste exemple. Pour des raisons qui lui sont propres, le président du MIM a déclenché les hostilités avec celui qui a été son fils spirituel et en même temps, avec son alter ego, l’un de ses plus fidèles alliés. Le mystère sera bientôt levé. Alfred Marie-Jeanne a promis une clarification d’ici la fin de cette année. Soit.

Mais il n’a rien à gagner dans ce combat, sauf à vouloir affaiblissement de sa formation. Son ancien dauphin, Jean-Philippe Nilor, ne peut pas fonder un autre parti. Il n’en a pas les moyens. Sa base électorale du Sud est trop réduite et il n’a pas de programme politique alternatif. Et Claude Lise, qui n’a rien demandé, ne peut pas quitter la majorité, sauf à s’isoler à la fin d’une belle carrière.

Alors, à quoi rime tout ce bruit ? Il n’existe aucun désaccord politique ni aucune fracture idéologique entre ces trois personnalités. C’est ça, la politique en Martinique au 21ème siècle ? Manmay-la, yo ka gadé nou épi yo ka ri nou !